Vendredi,
comme à chaque veille de week-end électoral, vos collègues se sont réunis pour
discuter politique un croissant à la main, rendant ainsi impossible toute
approche de la machine à café.
Non pas que
vous n’ayez pas de conscience politique, ou que vous refusiez le débat en
général, mais faisant partie de la même équipe de travail depuis 6 ans, vous
avez déjà fait le tour de qui-pense-quoi-à-propos-de-qui, et vous ne comprenez
pas l’obstination de vos collègues à essayer de se convaincre les uns les
autres.
Mais vous
aviez prévu le coup.
C’est armée
de votre mug-thermos publicitaire que vous tentez une approche à pas légers de
votre bureau. Une fois assise, vous apercevez Sofian, le stagiaire fraichement
débarqué, se dirigeant nonchalamment vers la no-go zone. Vous le chopez
aussitôt par le bras, en lui lançant un « t’es fou ! » assez tourmenté
pour le faire réagir.
Vous l’aimez
bien Sofian, il écoute de la musique cool sans vous dire que celle que vous
avez dans votre MP3 est ringarde, et en plus il vous a montré plein de
fonctions sur Word qui vous avaient jusqu’alors complètement échappé. Et en
temps qu’ancienne stagiaire, vous savez que montrer aux nouveaux arrivants qu’ils
ont AUSSI des choses à vous apprendre, ça n’a pas de prix.
Vous
décidez-donc de lui rendre la pareille aujourd’hui, en lui donnant une petite
leçon de vie de bureau. Puisque vous avez une vue imprenable sur le champ de
bataille et que vous connaissez les dialogues par cœur, vous vous lancez dans
une petite séance de doublage, bien planquée derrière votre écran d’ordi.
Martine : « Je
suis tellement embêtée cette année, il y a trop de femmes, du coup, je sais pas
pour laquelle voter ».
Jean-Luc :
« Je suis vachement embêté cette année, il y a trop de femmes. »
(rire gras)
Aline :
« On vote pour quoi, déjà ? » (notons quand même que pour les
cantonales, cette question est tout à fait légitime)
Catherine :
« En même temps, ils n’utilisent pas tous les mêmes mots, mais ça
reviendra au même, ils feront jamais rien »
Olivier : « ouais,
et pis de toute façon, ce qu’il faudrait, c’est un bon mai 68. POURQUOI LES
JEUNES Y FONT PAS LA REVOLUTION BORDEL ! »
Jean-Luc :
« t’as raison, pis comme disait Coluche, Si voter changeait quelques
chose, ça ferait longtemps que ça serait interdit »
Martine :
« Ah non Jean-Luc, t’as pas le droit de voter FN, pis de citer des gens de
gauche quand ça t’arrange ! »
Stoppant là
vos imitations approximatives le sourire aux lèvres, vous entendez une petite
voix fluette ajouter : « En même temps, il a dit ça, et après, il a
choisi de s’engager politiquement et socialement, Coluche. Il ne s’est pas
contenté de râler, il a essayé de changer les choses, pour que justement, on n’ait
plus l’impression de voter pour rien. »
Blanc.
Tous les
yeux sont braqués sur Aline, qui vient à ce moment même de donner une nouvelle
dimension à une conversation pourtant rodée depuis des années.
Autant de
clairvoyance contenue dans ce jean slim, ça vous a presque émue.
Qui aurait
cru qu’Aline serait un jour pour vous comme un rayon de soleil à travers les
nuages.
Y’a pas à
dire, le printemps, c’est maintenant…
Une fois rentrée chez vous, vous décidez comme Aline d'envoyer bouler l'obscurantisme, et de donner un peu de clarté à votre intérieur.
On commence Aujourd'hui par les coussins!
Pour la version "La montagne, ça vous gagne", vous aurez besoin de peinture acrylique diluée (sinon votre tissus de transformera en carton).
Faites un modèle sur papier, puis reproduisez-les au crayon de papier sur votre tissus. Peignez ensuite à main levée, et montez votre coussin une fois que tout est bien sec.
Pour la version "tampon-patate", faite un tampon-patate de la forme de votre choix (un rond, c'est bien, c'est simple), et tamponnez avec de la peinture acrylique.
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