mardi 17 mars 2015

Ta maison comme au cinéma : Edward aux mains d'argent, le jardin d'hiver



Lundi matin, Aline a raconté à tout le monde qu’elle avait profité de ce magnifique week-end pour reprendre la course. Tandis que les hommes l’imaginaient en silence en poum-poum short, la queue de cheval flottant au vent, les femmes enviaient d’un air ébahi sa silhouette et son courage.

Tandis que vous traversez l’open-space direction la machine à café, en faisant mine de ne pas prêter attention à l’attroupement, Jean-Luc vous interpelle, et vous comprenez rapidement la situation.
« Eh ma poule, t’as peut-être croisé Aline ce week-end, elle est venue courir près de chez toi ! Enfin bon, t’as du la voir que de derrière – regard allumé – vu qu’elle doit courir trop vite ! Et toi, t’as bougé tes fesses dernièrement ? »

Un autre jour, un gros tas d’insultes se seraient bousculées dans votre tête, et ça se serait sûrement terminé par un magistral F***K YOU JEAN-LUC, mais aujourd’hui, même tout le sexisme du monde ne pourrait effacer ce sourire sur votre visage.

Parce qu’aujourd’hui, vous avez le pouvoir.

Vous l’avez effectivement croisée, Aline, dimanche au bord du canal, les cheveux gras, sans maquillage, la cellulite moulée dans son caleçon Kalenji. Vous avez même pris une photo, et ça, ça vous donne la pêche. En plus, son parcours était si court que vous avez pu la suivre des yeux du début à la fin.
12min30.
Bon ok, pour vous aussi ça aurait été 12min30 de souffrance, mais quand vous chaussez vos baskets, vous n’en parlez pas sur facebook comme si vous aviez couru un marathon.
Aujourd’hui, c’est I GOT THE POWER dans votre tête.

Mais vous êtes bien élevée, et surtout fine stratège, alors vous vous asseyez à votre bureau sans rien dire, parce qu’Aline sait que vous savez, et vous savez qu’elle sait, et ça suffit.

Vous lui laissez le plaisir de crâner une dernière fois devant les collègues, et elle fait ça avec le brio d’une comédienne tirant sa révérence à la comédie Française, car elle sait qu’à la prochaine incartade, vous dégainerez votre cliché pour remettre les pendules à l’heure.

Et puis pour répondre à la question de Jean-Luc - puisqu’on l’a dit, vous êtes bien élevée - non, vous n’êtes pas allée courir ce week-end, parce que si certains profitent de la saison pour s’exposer aux premiers rayons de soleil, vous, vous imaginez plutôt le printemps cloitrée à la maison, loin, mais alors TRES LOIN de la nature et de tous ces infâmes pollens.
Et toi ? C’est quoi ton excuse Jean-Luc pour ne pas être allé courir ce week-end ?

Bref, toujours est-il que vous ne vous laissez pas abattre, et que vous avez décidé cette année que vous profiteriez quand même du printemps, mais bien planquée derrière vos fenêtres.

 « Aujourd’hui je viens te présenter notre toute nouvelle gamme dans de délicieux tons pastels. Fars à joues, fars à paupières, rouges à lèvres, enfin tout ce qu’il est nécessaire que tu aies pour faire éclater ton nouveau look », comme dirait l’autre…
Tout ce qu’il faut pour vous installer un chouette jardin d’hiver aux couleurs de la saison.













2 commentaires:

  1. ahah génial la vie de bureau parallèle ! J'adore ton idée de déco de films, j'adore edward aux mains d'argent et je suis super contente de découvrir ton blog, je me marre bien ( c'est grave si je me reconnait grave dans aline qui coure 12m30?) Bref, des bises et au plaisir de te relire !

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  2. 12min30, ma meilleure performance.
    moi aussi je me marre bien en te lisant, et vu que j'ai eu une machine à coudre à noël, je lis tes conseils avec assiduité!
    le blog, c'est tous les lundis (quand j'y pense), et le prochain "ta vie comme au cinéma", ce sera pour le début de l'été, et ça parlera de bananes... Si tu trouves le film, t'es balèze!

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